Le débat autour de la 5G tourne bien vite et régulièrement à la caricature : d’un côté, la 5G est présentée comme une révolution technologique qu’il ne faudrait pas manquer et de l’autre, elle représenterait un danger réel pour la santé, les libertés et la planète. Cette polarisation masque la question essentielle qui est de savoir si on prend cette technologie telle que nous la vendent les grands groupes capitalistes ou si, par des politiques publiques, on recherche à s’approprier socialement et culturellement cette technologie ?
La 5G, comme toutes les évolutions technologiques, porte en elle l’émancipation comme l’aliénation. Il serait donc souhaitable de partir des besoins et non de l’outil.
Aujourd’hui en France, il n’y a plus de filière intégrée autour du numérique et des télécoms. Les opérateurs privés sont en com-pétition pour réaliser le plus de profits. L’outil industriel a été largement démantelé. Les politiques nationales d’aménagement du territoire ont été remplacées par le marché, avec pour conséquences, entre autre, la fracture numérique que nous connaissons. Le débat devrait se situer à ce niveau, comment inverser la logique ? Les élus avec les citoyens et l’expertise des salariés de la filière, peuvent fixer les orientations dans le cadre d’une structure avec un opérateur nationalisé portant un cahier des charges précis sur l’aménagement du territoire, l’écologie, l’égalité d’accès aux services numériques.
Sans les moyens publics de la mise en œuvre, le principe de précaution restera lettre morte et l’on pourra attendre long-temps une analyse pertinente et objective sur les effets de la 5G sur la santé des personnes.
Nous conditionnons donc le développement de la 5G à une maîtrise publique. La 5G à marche forcée est inacceptable. Mais aurons-nous la possibilité de s’exprimer sur le sujet ? Il semble bien que le débat démocratique nous soit confisqué. Certaines communes dans la CAPB ont imposé le débat, d’autres sans réaction voient fleurir des antennes nouvelles…
Dominique LAVIGNE
La 5G, c’est la 5ème génération de réseau mobile.
3 évolutions par rapport à la 4G : rapidité de connexion, temps de réponse 10 fois supérieur et peut supporter beau-coup plus d’appareils connectés (1 million a km²).
Est-elle dangereuse ? C’est la question que tout le monde se pose mais à laquelle il est encore impossible d’apporter une réponse claire. L’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) a été chargée par le gouvernement de conduire une expertise sur l’exposition de la population aux champs électromagnétiques de cette technologie et aux éventuels effets sanitaires associés. Mais, elle ne rendra pas ses conclusions et ses recommandations avant le printemps 2021, donc après la commercialisation de la 5G.