Allocution de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF
A l’occasion de la fête internationale des droits des travailleuses et des travailleurs
Permettez-moi de souhaiter une belle et grande journée de solidarité et de mobilisation aux travailleuses et aux travailleurs de France, à ceux du monde entier, à l’occasion de ce 1er Mai inédit.
Un 1er Mai exceptionnel où nous disons avec force que ce n’est pas aux peuples de payer le prix fort de la pandémie et de la crise économique !
Et je pense d’abord à ces peuples du monde privés de droits, exposés à des guerres, ou à des blocus inqualifiables alors que le virus sévit. A l’échelle du monde, unissons nos forces dans la Paix pour faire reculer la pandémie.
En France, je voudrais saluer ces millions de salarié·es mobilisé·es face à la crise sanitaire, parfois au risque de leur propre vie.
Soignants, enseignants, pompiers, agriculteurs, salariés du privé comme du public, vous êtes des millions d’hommes et de femmes à tenir la France à bout de bras pour faire tourner notre pays et permettre à toutes et tous de disposer du nécessaire pour vivre.
Les vrais premiers de cordées de notre pays, c’est vous.
L’année dernière, beaucoup d’entre vous étaient encore sur les ronds-points pour demander plus de justice sociale, plus de justice fiscale. D’autres se rassemblaient devant les ministères pour exiger de meilleurs salaires, une vie digne, des conditions de travail décentes.
Vous n’avez pas été entendus, ou si peu. Mais quand il a fallu répondre à l’appel, vous n’avez pas hésité une seconde pour retrousser vos manches et vous mettre au service du pays.
Ce 1er Mai vous est spécialement dédié.
Je pense aussi à ces millions de salariés privés d’emplois ou en chômage partiel, inquiets de leurs fins de mois et impatients de retrouver leur activité ou un emploi stable.
Ou encore à ces retraités, souvent aux petites pensions, à ces étudiants et à ces parents isolés, aux faibles ressources.
Face à la hausse des prix, le confinement coûte cher.
Heureusement, là encore, la solidarité s’organise, partout, dans les villes et les villages, grâce aux élu·es locaux et à de nombreuses associations. Amplifions là.
Sans oublier le monde des arts et de la culture, qui nous fait tellement de bien, et qui nous rappelle oh combien leur rôle est précieux.
Je pense aussi à ces commerçants, ces artisans, ces indépendants dont la vie a complètement basculé, et qui se retrouve sans activité ou alors très réduite.
Toutes et tous, vous faites face à cette pandémie avec tellement de dignité, tellement de force et de courage. La vraie richesse de la Nation est là, en vous. Et nous pouvons être fiers de cette France, cette France fraternelle et solidaire.
C’est pourquoi nous le disons avec force : ce n’est pas à vous de payer les conséquences de cette crise. Ce n’est pas au monde du travail de payer la facture comme ce fut le cas après la crise de 2008.
Déjà, la courbe du chômage repart fortement à la hausse. Et celles et ceux qui sont en chômage partiel touchent un salaire partiel. La pauvreté explose.
C’est pourquoi nous avons besoin de nous rassembler et d’agir ensemble pour que demain ne soit pas comme hier.
Nous proposons que l’État garantisse pour chaque citoyen·ne l’accès à des masques gratuits et aux normes lui permettant de sortir et de se protéger.
Nous proposons de repousser la réouverture des écoles tant que toutes les conditions de sécurité ne sont pas garanties, dans toutes les communes, par les services de santé et de l’Éducation nationale.
Nous proposons l’interdiction des licenciements durant cette période et la prise en charge du chômage partiel à 100% tant que le travail n’a pas pu reprendre.
Nous voulons des salaires qui augmentent plutôt que des primes qui divisent. Nous proposons une aide de 300 euros pour les plus démunis, pour les étudiants et le blocage des prix pour les produits de première nécessité.
Dans chaque entreprise, il faut ouvrir de véritables négociations pour imaginer de nouvelles conditions de travail, avec des horaires adaptés pour ne pas surcharger les transports collectifs.
Nous proposons de mettre à contribution le capital, les grandes fortunes, les assurances et les banques, tous ceux qui ont bénéficié de nombreux cadeaux ces dernières années.
Tout comme la Banque centrale européenne qui doit être là, aux cotés des États et des peuples pour financer la dette mais aussi les investissements à venir.
Tout le monde doit être protégé, c’est aussi simple que ça et l’État doit être là pour garantir cette protection, partout, dans les Outre-mer comme en métropole, dans nos villes comme à la campagne.
Ce 1er Mai 2020 est historique en ce sens.
Face à cette pandémie, soyons unis, solidaires pour porter ces exigences mais aussi pour s’ouvrir des perspectives, celles de bâtir une société nouvelle, enfin respectueuse des Hommes et de la nature, en France comme à l’échelle de la planète.
Le monde de demain commence dès aujourd’hui !
Dans l’épreuve que nous traversons, c’est ce bel objectif qui nous anime, celui de vivre dans une société portée par ses plus nobles valeurs, la bienveillance, l’entraide, la solidarité.
Le moment est venu de tourner définitivement le dos à cette course folle vers le profit et la surconsommation. Mettons l’argent au service du développement humain et de la planète.
C’est un magnifique défi à relever, la promesse de nouveaux Jours heureux à écrire ensemble.