Le PLH (Plan Local de l’Habitat) décidé au niveau de la Communauté d’Agglomération Pays Basque vient d’être présenté et validé par la majorité en place lors du dernier Conseil Municipal à Boucau. Les élus de la Minorité se sont abstenus car il y apparait une notion très réductrice du « Vivre Ensemble » en gérant le nombre de logements sociaux par quartier et non pas par ensemble immobilier.
Il faut rappeler que 80% des foyers des Pyrénées Atlantiques peuvent prétendre à un logement social tant les ressources des ménages sont basses. Le logement n’est pas qu’un bien immobilier, c’est un lieu où l’on habite, où l’on fabrique la ville, l’urbain, le vivre ensemble. Voilà pourquoi l’on ne pourra pas bâtir, massivement des logements sans construire un consensus avec les citoyens et les élus autour de cet intérêt commun.
On ne peut pas faire un logement comme si l’on fabriquait n’importe quel bien matériel. Un logement, ce n’est pas une voiture. Cela touche au quotidien des habitants. On voit la tristesse des gens quand on démolit leurs logements, y compris dans des quartiers réputés très difficiles. Le logement, c’est toute la vie, toute l’histoire, la culture d’une personne, d’un quartier et d’un pays.
« Habiter », c’est une notion à la fois intime, et en même temps, qui relie chacun à son territoire et à la fabrication de la ville, de l’urbain, du vivre ensemble. Voilà pourquoi on ne construira pas massivement sans l’assentiment du plus grand nombre. Il n’y aura pas de constructions sans une prise de conscience des citoyens et des élus, autour du logement, il n’y aura pas de constructions massives sans la construction d’un consensus autour de l’idée que le logement est un bien commun, un droit à chacun de vivre dans un habitat digne.
L’urbanisme et la construction de la ville doivent donc faire l’objet d’une concertation large, avec la mise en place d’une ingénierie et des moyens pour développer, avec les élus, des lieux d’échanges sur le sujet. Des consultations existent déjà, notamment les enquêtes publiques imposées lors de l’élaboration du Plan local d’urbanisme, mais elles nous semblent insuffisantes. Dans le quartier de bas Boucau cette notion de séparation des logements sociaux du reste des autres se dessine avec les programmes Biremont 150 logements sociaux et place Sémard avec 82 logements privés. Comment peut-on accepter cela ? Ce n’est pas de la mixité sociale mais de la régression du « Vivre Ensemble ».
Jean Dubourdieu
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